LE PETIT RÊVE DE MANON

Manon Rebry désirait suivre les traces de son père, l’artiste peintre bien connu.  Mais ce dernier s’y opposait en raison de la difficulté de percer dans cet art.  Manon fit donc un  cours de droit.  Rapidement, elle s’aperçut que ce n’était pas son monde.  Son père aussi.  Son bac complété, il lui permit d’occuper un coin de son atelier.  Il lui apprit si bien le métier qu’elle put participer à des expositions, et se mettre à son tour à enseigner la peinture.

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Mais le Seigneur l’avait remarqué et la destinait à autre chose.  Elle le sentait bien.  Déjà, lorsqu’elle étudiait le droit, il lui arrivait de penser que la justice divine est bien plus grande que celle des hommes.  C’est que son cœur était pris : il était à Dieu.   Et Manon voulait être toute à lui, dans le silence, la contemplation et l’isolement.  Elle désirait suivre l’exemple de Charles de Foucauld.  Elle rêvait de mener une vie d’ermite dans une poustinia.  Tout un défi !

Elle joignit un institut séculier et prononça les vœux.  Puis elle entreprit une tournée des monastères québécois afin de se familiariser avec ces lieux de silence et de contemplation.  Ce périple exploratoire l’amena sur la sainte montagne, celle des Petits frères de la Croix. Son premier contact avec le monastère de la Croix glorieuse fut un véritable un coup de foudre.  C’est là que Manon voulait planter sa tente.  C’est à l’ombre de ce monastère qu’elle voulait construire sa poustinia.  Mais rien n’est simple pour qui veut passer du rêve à la réalité.

Au terme d’un échange avec un petit frère, elle accepta de faire un stage chez les moines et les moniales du Cœur de Jésus, une fraternité monastique de Chicoutimi associée à la grande famille de Charles de Foucauld. L’exercice fut concluant et elle accepta de poursuivre l’expérience au sein de cette communauté tout en nourrissant le vœu de voir les Petits frères de la Croix donner naissance un jour à une communauté de femmes. Or, le matin où elle devait se rapporter au monastère de Chicoutimi, son père décédait.  C’était un signe.  Fille unique, Manon décida alors de demeurer un certain temps avec sa mère.

Elle continuait néanmoins d’être attirée par la vie contemplative.  Et son attachement  pour le monastère de la Croix glorieuse était intact.  C’est alors que le Seigneur s’en mêla.  Elle revint à la charge auprès des Petits frères de la Croix.  Le prieur l’autorisa à séjourner un mois à l’hôtellerie du monastère.  Constatant sa détermination et le sérieux de sa démarche, il lui offrit de s’installer en ermitage dans un chalet de la région, don d’un mécène à la communauté.  Elle le visita.  Cette fois-là, ce ne fut pas le coup de foudre… ce n’était pas la poustinia rêvée à l’ombre du monastère.

Sous l’impulsion du Saint Esprit, cette déception s’effaça et Manon eut la certitude qu’il lui fallait se laisser porter par la grâce.  Elle prit donc possession des lieux, en mars 2015, et y accueille depuis des jeunes femmes désireuses de vivre une expérience de vie monacale dans le silence, la prière et le travail.

Le Seigneur a voulu aussi que son petit rêve se réalise : les Petits frères de la Croix ont construit pour elle une poustinia sur le terrain de l’ermitage.   Quelle joie !  N’est-ce pas là un autre signe ?

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Le plus grand désir de Manon est de mener une vie contemplative, d’entretenir une relation en toute intimité avec Dieu et de le faire goûter aux gens.  Elle est convaincue que plus elle va se laisser envelopper par le Seigneur et vivre intensivement cet amour, mieux elle pourra le faire rayonner auprès des autres.  L’histoire d’un grand amour !

Pour rejoindre Manon : manonrebry@hotmail.com

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