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RETOUR À LE CHARISME

Un autre aspect de notre spiritualité que notre fondateur le P. Michel-Marie de la Croix a voulu mettre de l’avant est le recours à la beauté. Pour ce faire il a voulu que nous puisions à la source de la tradition de l’Église indivise l’art de l’icône. Notre église se pare entre autre d’une grande fresque illustrant le Christ régnant entouré des anges et des saints qui nous donne un avant-goût de la vision céleste. Pendant le déploiement de la liturgie nous sommes comme enveloppés grâce à cette fresque par la cour céleste, qui nous assiste et nous encourage à entrer dans le mystère qui se célèbre sous nos yeux éblouis. Tout est mis en place pour que le cœur se laisse toucher par l’amour de Dieu présent dans l’Eucharistie qui est l’offrande de la vie du Fils pour le salut du monde. Notre fondateur a également voulu que l’unité de l’Église soit une intention particulière de notre prière quotidienne. Il a introduit certains éléments de la liturgie byzantine de nos frères des Églises catholiques d’Orient afin que nous puissions vivre plus concrètement ce désir d’unité entre «les deux poumons de l’Église». Le petit frère fait sien le désir de Jésus de l’unité de ses disciples en priant ardemment pour qu’elle se réalise déjà ici-bas.

Au centre de la grande fresque iconographique de notre église, le Christ porte un message qui se lit comme suit : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, je vous procurerai le repos car je suis doux et humble de cœur. » C’est à cet appel de Jésus que le petit frère de la Croix a répondu en venant vivre la solitude et le silence du cloître. Il se sait pauvre et blessé mais il a été touché par Jésus qui l’invite à entrer dans ses sentiments, à croire en son amour transformant. En entendant son appel il est venu et il est resté auprès de Lui. À tous les jours il se laisse regarder par Jésus doux et humble de cœur dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans son frère pour enfin se désarmer et devenir vulnérable. C’est là l’œuvre miséricordieuse du Dieu de Jésus Christ de transformer des cœurs de pierre en enfants de lumière. Alors paradoxalement, dans la solitude et le silence vécus dans la famille de Nazareth, il se découvre une vocation de frère universel. Il demande à Dieu dans sa prière de diffuser son amour au plus grand nombre et particulièrement aux plus souffrants de ce monde. Son espérance la plus grande à la suite du Frère Charles de Foucauld est que tous les humains aillent au ciel. Toute sa vie est imprégnée de cette espérance folle que l’amour miséricordieux peut venir à bout de tout car il l’a expérimenté dans sa propre vie. Combat continuel contre notre propension si forte à se refermer sur nous-mêmes, à vivre la sécurité plutôt que l’aventure de l’amour partagé. Ce n’est jamais acquis une fois pour toute car c’est un processus qui a ses reculs, parfois douloureux, et ses avancées qui ne sont pas toujours perçues puisque cela se passe dans l’obscurité de la foi. Oui, le petit frère croit que Dieu est aimant et agissant dans sa vie et dans celle de ses frères et sœurs humains. C’est sa foi, son espérance et le dynamisme de l’amour qui vivent en lui par pure grâce.